Interview: Barthold Birens de Haan, psychiatre, ancien responsable de la cellule de soutien du personnel de terrain de la Croix rouge internationale (CICR), auteur de « Sauveteurs de l’impossible », éd. Belin.
Pourquoi se lancer dans l’humanitaire ?
Les raisons qui nous poussent à nous engager sont multiples : le goût de l’aventure, la soif de rencontres, la découverte de nouvelles cultures…
Aider, ça fait du bien ?
Aider les autres ça peut être très valorisant. Surtout dans une société où l’on ne trouve pas toujours sa place, notamment dans le monde du travail. Là, on peut offrir ses services à des personnes qui en ont réellement besoin. On fait des rencontres, on partage une expérience collective riche. Le bénéfice est double : pour soi et pour ceux que l’on aide.
On s’aide surtout soi-même ?
Non, mais ce n’est pas incompatible. Si on est lucide et qu’on accepte le fait que l’on parte aussi pour soi, pour se faire du bien, alors on est gagnant. Certaines personnes « réparent » quelque chose en elles en aidant les autres, comme un deuil par exemple.
Et puis si, au retour en France, on intègre cette expérience humanitaire –humaine- dans sa vie, alors cela peut s’avérer très positif. Il ne faut pas tourner la page en rentrant, mais prolonger ce qui s’est passé en nous.
Tout le monde devrait se lancer dans l’humanitaire alors ?
Attention, l’humanitaire est une affaire sérieuse, une affaire de professionnels. Partir dans des pays en guerre, où se côtoient la souffrance, la violence et la mort n’est pas à la portée du premier venu.
D’abord parce qu’il faut savoir comment aider les gens sur place, mais aussi parce que cette expérience peut être traumatisante. On peut revenir réellement brisé d’un tel voyage dans le réel.
Metrofrance: http://www.metrofrance.com/infos/aider-les-autres-ca-peut-etre-tres-valorisant/mihD!a1IHXimOygriI/