Soixante ans d’ébauche du droit humanitaire
Dix-sept pays avaient signé les conventions en 1949, ils sont aujourd’hui 194 à les avoir paraphées.
Au commencement, il y avait évidemment la Croix-Rouge et l’aide qu’elle apportait, depuis la fin du XIXe siècle et la bataille de Solferino, aux blessés de guerre. Le fondement de ses actions fut inscrit dans l’ébauche de la première convention de Genève signée par seize pays en 1906 et reprise, dans l’entre-deux-guerres, en 1929. À l’issue de la Seconde Guerre mondiale et ses horribles dérives - à commencer par le fait qu’elle a fait davantage de victimes civiles que de militaires - l’organisation internationale (CICR), appuyée par le gouvernement de la Suisse neutre, a pris l’initiative de tenter de remettre l’ouvrage sur le métier. Pour formaliser des accords sur un droit de protection et d’assistance bien plus large. À l’issue d’âpres discussions entre grandes puissances et des réunions d’experts, entamées dès 1945, les deux premières conventions de Genève, proprement dites, couvrant « les soldats blessés ou malades » (forces terrestres et aussi les marins pour la seconde) ont été reconfirmées. Sont venus s’y ajouter deux autres textes, d’importance après les horreurs de la Seconde Guerre mondiale et les conflits qui vont suivre, concernant « les prisonniers de guerre » et aussi « les civils à protéger ». Ces quatre conventions ont été paraphées, le 12 août 1949 sur les bords du lac Léman, par dix-sept pays et, un peu plus tard, par une cinquantaine d’autres. Cette signature historique a donc étoffé le corpus de ce qu’il convient d’appeler le droit international humanitaire. Il est désormais constitué par les quatre conventions et trois protocoles additionnels (de 1977, sur les victimes notamment). Ce corpus, « aujourd’hui universel » estime le CICR puisque la base est paraphée par 194 États, doit désormais protéger, en droit, le plus largement civils et militaires.
R. Ae.
http://www.humanite.fr/2009-08-12_International_Soixante-ans-d-ebauche-du-droit-humanitaire